Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de fulbert koffi

Libre penseur je suis journaliste de formation et entrepreneur libre. Entre le devoir d'informer j'ai le temps de partager ma passion pour l'entrepreunariat libre via les TIC.

Joao Bernardo Vieira, putschiste repenti

Publié le 7 Mars 2009 par fulbert koffi

Elu mercredi 11 août président de la Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira, dit "Nino",  est un revenant : il fut l'un des auteurs du premier coup d'Etat de l'histoire du pays, et l'a ensuite dirigé d'une main de fer, de 1980 au putsch de 1999.

Après six ans d'exil au Portugal, il est revenu en Guinée-Bissau en avril 2005, demandant publiquement pardon à son pays et à son peuple." Je demande pardon, mais moi j'ai déjà pardonné. Je souhaite que les erreurs du passé servent à bâtir ce pays et à garantir (sa) stabilité", avait-il déclaré le 7 avril devant plusieurs milliers de sympathisants rassemblés dans un stade de Bissau où il avait débarqué en hélicoptère.

Ancien électricien né à Bissau en avril 1939, "Nino" Vieira est un général de division et une des figures de ce que les Bissau-Guinéens appellent "la lutte de libération nationale", qui a abouti à l'indépendance après onze ans de combats contre les colons portugais.

En 1965, lors d'un séjour en Guinée, il rencontre Amilcar Cabral, fondateur neuf ans plus tôt du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), qui deviendra le héros de l'indépendance.

Cabral installe Vieira aux plus hautes fonctions au sein du PAIGC et du mouvement de lutte armée, en faisant notamment de lui le commandant en chef des "forces armées" du mouvement. Les "combattants de la libération" proclament unilatéralement l'indépendance de la Guinée-Bissau en septembre 1973, mais celle-ni ne devient officielle qu'en avril 1974, avec Luis Cabral, demi-frère d'Amilcar, comme premier président.

CORRUPTION GÉNÉRALISÉE

Six ans plus tard, en novembre 1980, le pays enregistre le premier coup d'Etat de son histoire, qui renverse sans violence Luis Cabral. Les putschistes sont dirigés par son commissaire principal (premier ministre),"Nino" Vieira, qui est élu président en 1981, puis réélu deux fois.

L'ex-putschiste à l'air généralement austère gère les affaires publiques de façon calamiteuse, et la corruption est généralisée. Il est à son tour renversé en 1999, après onze mois d'une rébellion politico-militaire conduite par le général Ansumane Mané, qui plonge la Guinée-Bissau dans le chaos.

Vieira trouve alors refuge au Portugal. En mars 2005, il se porte candidat à la présidentielle, malgré l'interdiction d'activité politique qui le frappe. Sa popularité pousse la Cour suprême à ne pas interdire sa candidature.

Le PAIGC ayant déjà investi l'ex-président intérimaire Malam Bacai Sanha, Vieira se lance dans la course en tant que candidat indépendant. Doté de moyens matériels importants, fournis, selon certaines sources, par l'ancienne puissance coloniale, Joao Bernardo Vieira bénéficie notamment du soutien du Sénégal, son puissant voisin du nord, de la Guinée-Conakry et, dit-on, de celui de la France (la Guinée-Bissau a rejoint la zone du franc CFA sous la présidence Vieira). A l'issue du premier tour, le 19 juin, il arrive deuxième avec 28,87 % des voix, derrière Sanha qui a obtenu 35,45 % des suffrages exprimés.

Le Monde.fr avec AFP

Commenter cet article